En ce qui concerne les noms de dinosaures, les classiques resteront toujours au-dessus de nos langues. Il y a Stegosaurus, Apatosaurus et, bien sûr, le roi tyran Tyrannosaurus rex, si célèbre que le plus connu des célébrités carnivores est T. rex . Ces stars du rock mésozoïque découvertes à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle - juste au moment où les musées commençaient à le montrer - ont une popularité plus durable que toute autre star de cinéma.
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Mais d'où viennent ces noms désormais iconiques? Et comment en sommes-nous arrivés à des titres moins connus tels que Spinops, Bistahieversor et même - essayez de ne pas rire - Pantydraco?
Aux débuts de la paléontologie, il suffisait de gifler un saurus sur un préfixe grec ou latin. Le premier dinosaure à avoir été officiellement nommé fut Megalosaurus (le grand reptile) en 1824. Même s'il fut bientôt suivi par Iguanodon (la dent d'iguane) en 1825, l'essentiel des noms du XIXe siècle étaient des variantes de - saurus .
La partie grecque ou latine était généralement utilisée pour souligner les caractéristiques essentielles des animaux anciens. Lorsque le paléontologue OC Marsh, de Yale, nomma Stegosaurus en 1877, par exemple, il pensa au début - à tort - que les plaques caractéristiques du dinosaure reposaient à plat sur le dos de l'herbivore jurassique comme une sorte d'enveloppe extérieure craquante. D'où: le «lézard au toit». Triceratops, que Marsh a décrit en 1889, s'est pratiquement appelé lui-même. Le «visage à trois cornes» ne peut être confondu avec aucun autre type de saur.
Encore une fois, certains des noms traduits sont décevants. En dépit d'être un prédateur de pointe du jurassique et le badass par excellence des films de dino comme The Valley of Gwangi de 1969, Allosaurus signifie simplement… «un lézard différent». À l'époque, le premier spécimen à savoir qu'il s'agissait de quelque chose de distinct était juste suffisant. de ce qui a été trouvé avant.
Il y a une méthode à cette dinomanie. Alors que les dinosaures peuvent avoir des noms d'animaux mémorables, comme «Sue», le célèbre T. rex au Filed Museum et «Hatcher», le Triceratops au Muséum national d'histoire naturelle, leurs titres scientifiques officiels suivent les mêmes règles que tous les autres animaux. Il y a tout d'abord le nom du genre - comme Brontosaurus - suivi du nom de l'espèce, qui dans ce cas serait excelsus . (Parfois, les paléontologues trouveront une nouvelle espèce d'un genre existant. Par exemple, Velociraptor mongoliensis a été nommé en 1924, mais en 2008, les experts ont décrit une deuxième espèce appelée Velociraptor osmolskae .)
Pour beaucoup, nommer l'une de ces bêtes anciennes est une affaire sérieuse. «Pour moi, choisir un nom pour une nouvelle espèce de dinosaure a toujours été une tâche ardue», déclare la paléontologue du Musée des sciences naturelles de Caroline du Nord, Caroline du Nord, Lindsay Zanno. Non seulement les noms sont nécessaires à la communication scientifique, mais les dinosaures, comme les planètes, ont leur propre culture populaire, ce qui permet de nommer une nouvelle espèce de manière à exciter le public. «S'il est judicieusement choisi, un nom peut devenir un vecteur pour relier la nature et l'humanité à travers une culture commune, pour inspirer la curiosité ou pour réveiller une espèce morte depuis longtemps dans notre imaginaire collectif», explique Zanno.
Pantydraco caducus, un sauropodomorphe du Trias supérieur ou du Jurassique ancien tire son nom de la carrière Pant-y-ffynnon et du mot «draco», qui signifie dragon. (Wikimedia Commons) Pourtant, dans cette lourde tâche, il y a encore de la place pour la bêtise. Mike Taylor et ses collègues ont baptisé Brontomerus, en 2011, un dinosaure au long cou et doté de jambes musclées. En 2012, le paléontologue du Musée d'histoire naturelle de Cleveland, Michael Ryan, s'est penché sur un fossile spécimen du fameux dinosaure à cornes Centrosaurus («lézard en pointe») et a décidé que c’était quelque chose de différent. Le nom officiel a fini par être Coronosaurus («lézard couronne»), mais, selon Ryan, alors que le spécimen était à l'étude, Jim Gardner a surnommé le dinosaure «Broccoliceratops» en raison des protubérances noueuses sur sa collerette.
“Jim est venu avec juste pour me taquiner, j'en suis sûr, dit Ryan, mais c'est un nom très évocateur.”
Parfois, un surnom finit même par être le bon choix. Wendiceratops, que Ryan a décrit avec son collègue David Evans en 2015, a commencé comme un surnom en l'honneur de la découvreuse Wendy Sloboda et est finalement devenu le surnom officiel du dinosaure à cornes.
Traditionnellement, les noms de dinosaures sont souvent utilisés pour honorer les personnes ou les cultures proches du lieu où ils ont été trouvés. Depuis les années 1980, les os de dinosaures en bec de canard trouvés dans les environs de la rivière Colville, en Alaska, ont été classés dans la catégorie des Edmontosaurus, un herbivore commun et bien connu du Crétacé. Mais l'année dernière, le paléontologue Hirotsugu Mori et ses collègues ont annoncé que ces os appartenaient en réalité à une espèce auparavant inconnue, qu'ils ont ensuite nommée Ugrunaaluk kuukpikensis . Le nom complet, qui se traduit par «l'ancienne pâture de Colville River», est dérivé de la langue d'Alaska Iñupiaq plutôt que du grec ou du latin.
Le co-auteur de l'étude, Patrick Druckenmiller, a eu l'idée. "Il pensait que les autochtones de l'Alaska savaient que les os étaient en reptiles herbivores avant que les scientifiques modernes ne découvrent des fossiles", déclare Mori.
Zanno dit que la culture humaine, et en particulier la mythologie, est devenue particulièrement populaire auprès des paléontologues. "Cela semble être un moyen de lier science et imagination, deux visages que nous ne reconnaissons pas souvent font partie du même ensemble." Par exemple, Zanno pointe du doigt une espèce de gros oviraptorosaur - pensez à un perroquet terrestre - dans le sud de l'Utah. . «Il était évident que le nom devait au moins mettre en évidence sa taille géante», dit Zanno, «mais je voulais aussi que cela transporte le public dans un temps perdu depuis longtemps, lorsque notre planète ressemblait à un autre monde presque inimaginable.
Zanno a donc choisi Hagryphus giganteus, «une combinaison du dieu égyptien Ha du désert occidental et du mythique oiseau bête le griffon», nom de l'espèce témoignant de la grande taille du dinosaure. «C'est toujours ma combinaison préférée», dit Zanno.
Nous devrions nous attendre à plus de noms comme ceux-ci à mesure que plus de dinosaures sortiront du sol. Après tout, nous sommes dans un âge d'or de la découverte de fossiles: les paléontologues désignent une nouvelle espèce de dinosaure en moyenne toutes les deux semaines, et les projections de ce qui reste dans le roc suggèrent que nous commençons tout juste à découvrir tous les dinosaures qui sont susceptibles d'être là-bas.
La culture de la science elle-même a quelque chose à voir avec le changement. «Ma génération a été, je pense, la première à ne pas être proposée aux cousins principaux du curriculum en latin ou en grec», dit Ryan, «il y avait donc un manque croissant de familiarité avec ces langues et les anciennes conventions de la taxonomie»., jumelé au fait que les scientifiques sont aussi influencés par la culture pop que le reste d'entre nous, a changé la nature des noms de dinosaures. Masiakasaurus knopfleri, surnommé en 2001, porte le nom d’une espèce qui honore le guitariste de Dire Straits, Mark Knopfler, parce que les airs du groupe ont été mis à jour lorsque les os du dinosaure ont été retrouvés.
Malgré tout, explique Ryan, les caractéristiques de base telles que l'anatomie, l'emplacement et l'identité de l'auteur de la découverte ont toutes un rôle à jouer dans la dénomination de n'importe quelle espèce, dinosaure ou non. «Les gens se tournent toujours vers la morphologie pour renseigner le nom générique, les localités et les individus étant les sujets de prédilection pour le nom de l'espèce», déclare Ryan, mais «si vous trouvez un nouveau coléoptère portant le logo Superman gravé sur l'abdomen, il être difficile d'éviter d'aller avec l'évidence. "
