Les «nez haut» de la France ont déclaré que «La victoire ailée de Samothrace», une sculpture en marbre de la déesse grecque Nike, sent les fleurs blanches tubéreuses mélangées à la myrrhe ligneuse. «Conversation dans un parc» de Thomas Gainsborough? Pourquoi, c'est l'expérience olfactive des pétales de roses fraîchement fleuries. «La Baigneuse» de Jean-Auguste-Dominique Ingres comprend quant à lui des notes de lavande, de fleurs d'oranger et d'huile de néroli.
Une nouvelle collaboration entre le Louvre et les experts en parfumerie locaux Ramdane Touhami et Victoire de Taillac a permis de découvrir huit œuvres d'art exposées au musée, traduites en parfums uniques. Selon Kate Brown pour artnet News, l’institution parisienne a recruté le couple, cofondateurs de la célèbre marque de beauté Officine Universelle Buly, pour développer des parfums associés à diverses peintures et sculptures.
Touhami et de Taillac ont à leur tour contacté huit parfumeurs français à qui ils ont confié le soin de sélectionner une œuvre dans la vaste collection du Louvre et de la transformer en parfum. Selon Brown, les huit spécialistes des parfums - identifiés par Emilie Veyretout du Figaro : Daniela Andrier, Aliénor Massenet, Annick Menardo, Sidonie Lancesseur, Jean-Christophe Hérault, Domitille Michalon Bertier, Delphine Lebeau et Dorothée Piot - ont finalement opté pour les trois Les peintures et sculptures susmentionnées, ainsi que «La Vénus de Milo», «La Grande odalisque» d'Ingres, «Le Boulon» de Jean-Honoré Fragonard, «Joseph le charpentier» et «La Nymphe avec Scorpion» de Georges de La Tour.
«Il s'agit d'ajouter une dimension olfactive à une expérience visuelle», déclare Touhami à l'Agence France Presse. "J'ai choisi huit parfumeurs, toutes des stars, et leur ai donné 100% de liberté, sans limite de budget."

Les parfums des peintures et des sculptures sélectionnées feront leurs débuts dans une boutique éphémère près du Louvre le 3 juillet. Les choix témoignent de la diversité des collections de l'institution culturelle. Certaines, telles que «Vénus de Milo», «La victoire ailée de Samothrace» et «La Grande Odalisque», comptent parmi les attractions les plus victimes de la traite, tandis que d'autres, comme l'œuvre de Gainsborough, sont moins connues.
Daniela Andrier, la parfumeuse à l'origine de la scène de bain sensuelle d'Ingres, raconte à Veyretout du Figaro qu'elle pense que le tableau évoque toute une gamme d'odeurs, allant de la peau de la gardienne tout juste lavée au linge sur lequel elle est assise et à l'eau du bain qui coule. Attiré par ces détails, Andrier a immédiatement imaginé un parfum à la fleur d’oranger, au néroli et à la lavande.
«Je vois les parfumeurs comme des traducteurs, capables de transformer une note en une couleur, une lumière ou une texture», dit-elle, selon une traduction réalisée par artnet News 'Brown. "Ainsi, le rideau de velours vert, à gauche, m'a évoqué l'absolu de la lavande, riche et sombre."
Dorothée Piot, quant à elle, a décidé de travailler avec la peinture de Gainsborough datant de 1745. S'adressant à l'AFP, elle explique qu'elle souhaitait créer quelque chose de «frais et délicat». Elle poursuit: «J'aimais la franchise et la grâce des deux, alors je suis arrivée avec un parfum inspiré de roses qui venaient de sortir entouré de verdure.
L’inclusion la plus controversée dans la synthèse, rapporte l’AFP, sera sans aucun doute «The Bolt»; Les critiques contemporains ont déclaré que la scène de 1777, qui représente un jeune homme qui ferme la porte d'une chambre à coucher alors qu'une femme s'accroche à lui passionnément ou le repousse pour protester, offre une représentation floue du consentement.
Les huit senteurs inspirés par l'art seront en vente à la pop-up jusqu'en janvier 2020. Mais si vous espérez que l'œuvre d'art la plus célèbre du musée finira par être réinventée en tant que parfum, vous ne serez pas chanceux. Touhami dit à Veyretout: «Pourquoi pas la 'Mona Lisa'? Trop facile."