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Le petit-fils de Jacques Cousteau imprime en 3D des récifs coralliens

Les changements climatiques, la pollution de l'eau et les pratiques de pêche ont décimé les récifs coralliens pendant des décennies, menaçant l'écosystème qui abrite 25% de toutes les espèces marines. Au cours des 15 prochaines années, près des trois quarts de tous les récifs seront probablement endommagés ou détruits.

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Les scientifiques cherchent depuis longtemps des moyens d'aider à réparer ces structures vivantes délicates. Ils ont replanté des récifs en utilisant des matériaux naturels et artificiels. Ils ont essayé de remplacer les algues des récifs par des variétés plus résistantes. Ils ont même utilisé du courant électrique pour stimuler la croissance des coraux. Dernièrement, ils ont travaillé avec l'un des chouchous de la communauté technologique, l'impression 3D. Les récifs imprimés peuvent très bien imiter les récifs naturels, offrant ainsi un foyer au bébé corail pour s’enraciner et grandir. Le processus en est encore à ses balbutiements: en 2012, les premiers récifs imprimés en 3D ont été coulés dans le golfe Persique au large de Bahreïn, où les récifs existants avaient été gravement endommagés. Des projets similaires sont en cours dans le monde entier.

L’une de ces premières expériences d’impression 3D devrait avoir lieu dans l’île caribéenne de Bonaire. Et il est dirigé par Fabien Cousteau, petit-fils du légendaire explorateur sous-marin français Jacques Cousteau et par sa femme, Simone Melchior, la première plongeuse au monde. Cousteau, 48 ans, fait partie de la troisième génération de la famille Cousteau à consacrer sa vie à l'exploration et à la conservation sous-marines.

Cousteau a commencé à plonger dans les Caraïbes alors qu'il n'avait que quatre ans. À l'époque, les récifs étaient «un feu d'artifice de la vie», dit-il. "Littéralement un kaléidoscope arc-en-ciel de mouvements et d'espèces."

Cousteau a maintenant son propre fils de quatre ans et est attristé de ne pouvoir partager certains de ses vieux spots préférés en raison des dégâts causés aux coraux au cours des dernières décennies.

"[Ils sont] maintenant un désert, une terre stérile et stérile", dit-il.

Le récif de Bonaire est bien mieux préservé que la plupart des autres, ce qui en fait un lieu incontournable pour les plongeurs sérieux, explique Cousteau. Malgré tout, les récifs sont blanchis et la diversité de la vie marine diminue. Dans le but de les maintenir dynamiques, Cousteau collabore avec le Harbour Village Beach Club, un centre de villégiature local, où il a installé un avant-poste de son nouveau Ocean Learning Center, un organisme à but non lucratif dédié à la conservation et à l’éducation des océans. Le centre abritera une machine d’impression 3D qui imprimera des récifs artificiels pour s’enfoncer dans les mers environnantes. Ils expérimentent actuellement les meilleurs matériaux pour la construction de récifs locaux et prévoient d'implanter de nouveaux récifs dans un proche avenir.

Fabien-Cousteau_photo-headshot.jpg Fabien Cousteau

L’avantage de l’impression 3D est qu’elle permet d’imiter la texture et la variété des récifs naturels beaucoup plus facilement (et potentiellement à moindre coût) que d’autres méthodes, explique Cousteau. La texture du récif est extrêmement importante, car les jeunes coraux appelés polypes sont attirés par les racines de ses recoins. Les poissons, les anguilles, les anémones et d'autres formes de vie marine profitent également de la texture du corail.

«Notre espoir, grâce à nos expériences, est que nous pourrons augmenter ou améliorer le recrutement naturel du corail», déclare Cousteau. «Nous utilisons des agrégats naturels et des matériaux liants pour déterminer quelle est la meilleure combinaison qui permette l’installation de nouvelles colonies.»

Une fois que le récif sera en place, Cousteau et son équipe espèrent qu’il attirera une diversité de vies marines, allant de la pieuvre aux crabes en passant par les algues et les anémones.

Cousteau pense que son grand-père, décédé en 1997, serait ravi de ce genre de mariage de la technologie et de la nature. Après tout, l'aîné Cousteau était aussi célèbre pour ses percées technologiques que pour son exploration, en inventant le premier appareil de plongée autonome et plusieurs pièces de caméras sous-marines et de matériel d'éclairage.

«Mon grand-père aimait l'innovation», déclare Cousteau. «Il a commencé par être un inventeur, parce que les outils nécessaires ne lui permettaient pas d'explorer le monde sous-marin et de l'apporter au public. Je pense qu'il serait très enthousiasmé par la nouvelle technologie à notre disposition. "

Le petit-fils de Jacques Cousteau imprime en 3D des récifs coralliens