Chaque avril, un fléau de chenilles de la chenille d'Amérique descend à la Nouvelle-Orléans. Ils rampent sur les bancs du parc, sur les murs et sur les trottoirs. Lorsque le vent souffle assez fort, ils tombent des chênes. Avec des touffes de duvet rouge ou jaune vif, les larves semblent d’abord adorables, c’est-à-dire jusqu’à ce que vous commettiez l’erreur de les toucher. Ces peluches brillantes sont en réalité des épines venimeuses, qui peuvent vous laisser avec des cloques ressemblant à des brûlures.
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De nombreuses chenilles, comme celle-ci, ont mis au point une combinaison de venin et de couleurs vives pour prévenir les prédateurs potentiels: si vous pouvez me voir, vous ne voudrez pas me manger. D'autres larves optent pour l'inverse, se camouflant et sautant la piqûre toxique. Alors, pourquoi certaines espèces préfèrent-elles une défense à l’autre?
La réponse peut être des bébés oiseaux sans rien comprendre. Selon une étude publiée aujourd'hui dans Nature Communications, les oisillons qui viennent de quitter le nid ne savent pas encore quelles couleurs annoncent des proies nuisibles. Cette naïveté aviaire aurait pu être à l'origine de l'évolution de la chenille, poussant les larves émergées pendant la saison des oisillons à opter pour le camouflage plutôt que d'investir dans des toxines.
Des chercheurs finlandais et australiens sont parvenus à cette conclusion après avoir effectué des expériences particulières. Ils ont planté plus de 1 200 fausses larves dans le centre de la Finlande comportant trois palettes de couleurs: noir, noir avec un peu de couleur ou noir avec un point orange vif. La coloration des fausses larves représentait des chenilles naturelles de la région. L'équipe a placé des ensembles de chaque type de larves sur les tiges, les feuilles et les branches, offrant ainsi à chaque oiseau rencontré le choix entre les trois couleurs.
Chacune des larves était attachée à un fil, afin que l'équipe puisse déterminer lesquelles avaient été picorées et déplacées. Les becs d'oiseaux ont également tendance à laisser des marques. Ensuite, ils ont surveillé ce qui est arrivé à leurs larves de mai à août, afin d’englober la saison de nidification des oiseaux locaux ainsi qu’un peu de temps tampon avant et après.
Un requin-salade, un type de chenille aux couleurs vives qui vit dans le centre de la Finlande. Photo: Kimmo SilvonenL'équipe a découvert que la survie des larves potentielles dépendait beaucoup de la maturité des oiseaux. Au début, un plus grand nombre de larves noires ont été choisies, dans les semaines où de sages oiseaux mères et oiseaux cherchaient de la nourriture pour leur bébé. Mais après que les oiseaux naissants ont quitté leur nid, un nombre disproportionné de fausses larves ultra-remarquables et semi-remarquables ont été délogées de leur tige ou trouvées mutilées.
Les auteurs ont également échantillonné 688 vraies larves de papillons et de mites dans la région au cours de la même période d’étude. Ils ont découvert que les chenilles remarquables étaient extrêmement rares et représentaient moins de 5% de toutes les larves. Mais ceux qui avaient évolué pour devenir audacieux apparurent soit avant que les novices aient quitté le nid, soit après qu'ils soient devenus des adultes plus avertis. Les types de larves intermédiaires - ceux qui avaient quelques points lumineux provisoires mais qui n’allaient pas vraiment à fond - Jackson Pollock - ont rapproché ces deux périodes de manière à ce que les larves émergent dans l’ensemble sur un dégradé de brillant à terne à brillant.
L'équipe pense que les jeunes oiseaux picoreront bêtement tout ce qui rampe leur chemin, même si cela finit par leur donner une douloureuse leçon. Les oiseaux, cependant, obtiennent généralement le dernier rire. Bien qu’un bec plein d’épines ne soit jamais amusant, pour les chenilles, le fait d’être piqué au jeu des sorts est probablement terminé. Ces découvertes, écrivent les auteurs, "révèlent la possibilité intrigante d'un jeu évolutif multi-espèces", dans lequel "des espèces plus récentes exploitent essentiellement l'effort d'éducation déployé par des espèces plus anciennes".