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- Pourquoi Rem Koolhaas est-il l'architecte le plus controversé au monde?
Un rendu de 23 East 22nd Street (image © OMA)
L'architecte néerlandais Rem Koolhaas est à la fois célébré et décrié pour ses bâtiments et ses écrits sur l'architecture. Bien qu'il se considère comme un intellectuel public, sa polémique amène souvent les gens à penser de lui et, par extension, de son architecture, comme cynique. Koolhaas et son entreprise, l’OMA (Office for Metropolitan Architecture), basée à Amsterdam-Rotterdam, sont peut-être mieux connus pour le siège spectaculaire et controversé de CCTV à Beijing et pour leurs projets spectaculaires pour les villes du Moyen-Orient et d’Asie, mais certains des meilleurs dessins de grande hauteur, et souvent sa plus subversive, sont beaucoup plus simples et sont restés en grande partie non bâtis.
Dans les premières années du 21ème siècle, les développeurs et les architectes se sont efforcés de changer les horizons à travers l'Amérique. Bien sûr, cela a changé en 2008 après l'effondrement du marché immobilier et le début de la récession. Koolhaas a rangé un bâtiment au 23 East 22nd St.. Il est décrit comme une «tour résidentielle de luxe dans une culture de la congestion». Cette brève description convient parfaitement à une clientèle haut de gamme et fait référence à son livre Delirious New York , dans lequel décrit Manhattan avec l'expression apparemment péjorative «une culture de la congestion» même s'il a également félicité la ville pour la richesse de ses interactions. La conception de Koolhaas présente une compréhension compréhensible, quelque peu satirique - mais pas cynique - des codes de construction et de zonage qui ont façonné l’horizon de New York. Les revers prescrits par la ville sont interprétés de manière littérale lorsque de grandes parties du bâtiment sont en retrait pour créer une série de porte-à-faux superposés qui déplacent l'ensemble du bâtiment sur le côté. Le résultat est une structure qui jette un œil ludique autour de ses voisins mais qui, d’un point de vue pratique, offre plus de lumière et d’espace extérieur à certaines des unités.
rendu, bâtiment Baosteel (image © OMA)
L'OMA a récemment réinterprété le schéma de base d'un bâtiment incliné ou en gradins pour son futur bâtiment Baosteel situé à Guangdong, en Chine. D'un certain point de vue, il semble s'agir d'une tour commerciale standard, bien que légèrement conique. La grille répétitive de la façade est purement au centre-ville de Manhattan. Mais de côté, le twist est révélé. Ou plutôt, le maigre. Près de la moitié de l'édifice Baosteel est construit sur une pente qui pousse radicalement la partie supérieure de la tour sur le parc adjacent et vers la rivière des Perles à proximité.
rendu, 111 First Street (image © OMA)
La conception de Koolhaas pour le 111 First Street à Jersey City est une véritable transformation du gratte-ciel. Proposé en 2006, mais toujours en phase de conception, le 111 est un autre gratte-ciel quelque peu satirique basé sur un simple geste architectural: une torsion littérale au centre d'un immeuble de grande hauteur apparemment typique. Le tiers central de l'immeuble à usage mixte de 52 étages est pivoté de 90 degrés, ce qui introduit une nouvelle silhouette radicale à l'horizon de Jersey City. La conception, à l'instar de la quasi-totalité des gratte-ciel subversifs d'OMA, est rationalisée comme une solution pratique: «L'empilement préserve l'indépendance de chaque bloc, optimise la vue depuis le site et crée une relation dynamique entre le bâtiment et son environnement: Spectacle from Convention." Spectacle de la convention. L'essence même du travail de Koolhaas.
rendu, tour de l'Inde (image © OMA)
India Tower, un projet de compétition non construit de 2008, bouleverse également le centre de la silhouette familière de la tour résidentielle - cette fois-ci avec un vaste «hall d'entrée». Cela crée un effet saisissant dans lequel la moitié supérieure de la tour de l'appartement et de l'hôtel semble planer au-dessus de la moitié inférieure. Pour Koolhaas et OMA, l'espace public aérien élève le dynamisme de la culture locale de Mumbai de la rue vers le ciel, définissant la tour comme «un symbole novateur et convaincant du sous-continent».
rendu, MahaNahkhon (image © OMA)
La tour MahaNakhon à Bangkok, conçue par Ole Sheeren, partenaire de l’OMA, introduit une nouvelle rupture. Ici, le gratte-ciel répétitif semble être rongé, comme s’il était attaqué par une sorte de prédateur architectural ou un virus moderniste. La spirale pixélisée qui en résulte semble révéler l’intérieur de la tour et dissoudre la masse du bâtiment à mesure qu’elle atteint le sol, renversant ainsi la disposition typique tour / podium, afin de mieux intégrer la tour à la plus petite échelle des bâtiments environnants. MahaNakhon, qui se traduit par «grande métropole», a été inauguré en juin 2011 et devrait être achevé en 2014. Ce bâtiment à usage mixte de 310 mètres de haut sera le plus haut de la ville.
dessin, tour de bureaux Zac Danton (image © OMA)
La subversion la plus élégante d'un gratte-ciel commercial par Koolhaas est peut-être l'une de ses plus anciennes. La tour de bureaux Zac Danton fait partie de sa proposition de réaménagement du quartier des affaires de La Défense à Paris en 1991. Ici, la banalité délibérée de Koolhaas est poussée à l'extrême. La tour de bureaux Zac Danton est une tour en verre de style moderniste classique, Miesian dans son apparente simplicité. Mais à mi-hauteur de la tour, la structure est divisée en deux unités distinctes, division qui deviendrait un trope populaire dans le travail de l'OMA. Entre ces deux éléments presque identiques, un seul étage glisse et le sens ironique de Koolhaas est à l'écran. Il s’agit d’un Koolhaas plus jeune et plus malfaisant qui ne décrit pas ses bâtiments avec un jargon de l’immobilier convivial. Au lieu de cela, le volume en porte-à-faux est orné d'un chapiteau déroulant présentant des messages situationnistes anti-entreprises: «sous la pavée, la plage» et «ne jamais travailler». La signalisation de l'immeuble compromet sa forme et sa fonction.
Comparés au reste de l'œuvre de Koolhaas, ces bâtiments sont subtils. Ils sont spirituels et frappants sur le plan architectural sans être abrasifs. Koolhaas a une véritable affection pour la tour commerciale classique. Il le voit comme un produit de notre environnement culturel et politique. Bien que ces bâtiments puissent sembler complexes - ils sont en réalité une prouesse technique - leur idée de base est souvent très simple: une manipulation formelle de base d'un type de bâtiment commun. Les idées de Koolhaas peuvent être décomposées en mouvements simples et architecturaux: tour à tour, tour à tour, tour à marches, etc. Mais la simplicité est difficile. Ils illustrent la familiarité d'un expert avec les types de bâtiments commerciaux et l'histoire de la ville. Pour enfreindre les règles, comme il est dit, vous devez d’abord les connaître. Et Koolhaas les connaît bien. Qu'ils soient construits ou non, ses bâtiments représentent une recherche de nouveaux modes de vie et. Ils peuvent parfois paraître archi-ironiques, les projets de grande hauteur d'OMA illustrent le respect et la compréhension profonde des villes dans lesquelles il se construit. À son meilleur, Koolhaas conçoit des bâtiments qui reflètent la culture contemporaine, même lorsque ce reflet est dans un miroir funhouse.
