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Graffiti: un second regard

Dans l'exposition "Ville ouverte", les amateurs d'art contemporain célèbrent le graffiti, signe flamboyant des temps modernes. Bien que subversifs, les graffitis peuvent parfois être considérés comme un artefact culturel précieux. Pompéi, l'ancienne ville romaine bien conservée, abrite encore des graffitis en latin gravés sur ses murs en nid d'abeille. Le graffiti est varié et prend la forme de blagues, de campagnes politiques et de revendications de tabloïds torrides. Dans l'arène, par exemple, un gladiateur bulgare se vante de sa vie amoureuse: "Celadus le Thrace fait soupirer les filles."

Environ 2 000 ans plus tard, à New York, les graffeurs ont finalement commencé à recevoir des critiques enthousiastes de la part des critiques d'art. Les galeries ont adopté Jean Michel Basquiat, avec ses masques griffonnés de style papouan-néo-guinéen et des mots barrés et énigmatiques, et Keith Haring, avec ses personnages à la fois ludiques et politiques. Tragiquement, ces chéris adoptés du monde de l'art d'élite sont morts jeunes.

"Open City" trouve un nouveau groupe d'artistes graffeurs sur place. Après tout, l'espace public qui héberge tant de graffitis fait partie intégrante de l'esthétique du graffiti. John Tsombikos, un étudiant en art controversé de "Open City", a laissé sa marque presque entièrement dans les rues. Tsombikos, le fléau chez les adolescentes de Washington, DC, a passé des années à étiqueter le nom cryptique BORF dans toute la ville. À un moment donné au plus fort de son activité de guérilla dans le district de Washington, BORF semblait surpasser le nombre de logos Starbucks. Décrit comme un vandale fortuné de la banlieue, Tsombikos a coûté à la ville des dizaines de milliers de dollars. Lors de son arrestation, il a comparu lors de son procès avec le défi d'un guérillero capturé: ses vêtements éclaboussés de peinture, sa peau éraflée par des clôtures.

Les graffeurs sont-ils de simples vandales? Ou est-ce que certains servent un but en humanisant des paysages urbains autrement que ceux d'une entreprise? Les graffitis d’aujourd’hui resteront-ils vrais dans le futur, à l’instar des égratignures à Pompéi? "Open City" offre une rare occasion pour un forum et un deuxième regard sur le type de graffiti que vous pourriez presser tous les jours.

Graffiti: un second regard