En 1989, la Namibie a pris une mesure radicale dans sa tentative de lutte contre le braconnage: elle a commencé à retirer délibérément certaines cornes de rhinocéros. Aucun de ces rhinocéros décornés n'a été braconné.
À présent, le pays espère que la même tactique sauvera de l'extinction ses rhinocéros noirs, gravement menacés d'extinction. Comme le rapporte Vice News, le gouvernement namibien a décidé de retirer les cornes du plus grand nombre possible de rhinocéros afin de dissuader les braconniers. Les cornes finissent par se retrouver sur les marchés noirs asiatiques, en particulier au Vietnam et en Chine, où beaucoup les voient comme un tonique pour tout, du cancer à la gueule de bois.
Les responsables gouvernementaux ont déclaré que les rhinocéros seraient anesthésiés par l'air ou par terre. Ensuite, les professionnels retireront leurs cornes de façon inoffensive avec une scie à chaîne ou une scie à métaux. On parle de vendre ensuite les cornes légalement, bien que ce soit une question litigieuse.
Environ 1.750 des 4.800 rhinocéros noirs dans le monde vivent en Namibie, poursuit Vice. Jusqu'à présent, la Namibie a perdu 14 rhinocéros au détriment des braconniers cette année.
Décorner les rhinocéros ne va cependant pas nécessairement éliminer le braconnage. Par le passé, des rhinocéros décornés ont été braconnés au Zimbabwe, par exemple. "Cela est souvent attribué au bout de corne qui reste après l'enlèvement", explique Save the Rhino, une organisation à but non lucratif. "Lors de tout exercice d'écornage, il restera un bout de corne: bien que le braconnage soit rendu moins rentable, la triste réalité est que les braconniers vont toujours tuer pour un bout de corne en raison de sa valeur élevée."
Selon le vice-président, la Namibie lancera également un groupe de travail de 300 personnes contre le braconnage, doté de drones de surveillance.