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Deux villes françaises se disputent les restes d'un saint

En 1858, une jeune fille nommée Bernadette Soubirous fait une affirmation étonnante: elle a été visitée à plusieurs reprises par la Vierge Marie. Plus d'un siècle plus tard, Bernadette a été canonisée comme une sainte. La source et la grotte où elle a eu sa vision sont un lieu de pèlerinage qui attire six millions de visiteurs par an. Et maintenant, dans le dernier volet de sa saga, ses restes font l’objet d’une bataille de brassage pour déterminer où son corps devrait résider.

L'AFP rapporte que les villes de Nevers et de Lourdes se disputent pour savoir où garder le corps de Bernadette. Bien qu’elle soit associée à Lourdes, où elle a vu les apparitions et où se trouve le lieu de pèlerinage, son corps est en réalité à Nevers, non loin de là. Les habitants disent à l'AFP que Bernadette a quitté Lourdes "sous la contrainte" à cause de la pression écrasante des médias qui a suivi ses déclarations.

L'histoire du corps de Bernadette est aussi dramatique que ses prétendues visions. Après 30 ans dans la tombe, celle-ci a été exhumée et aurait été jugée si bien conservée qu'elle aurait été utilisée comme preuve qu'elle était une sainte «incorruptible». Son corps a ensuite été transféré dans un cercueil de cristal du couvent de Nevers, où il est conservé à ce jour. Mais, comme le rapporte Annetta Black, d’ Atlas Obscura, le corps vu par le public n’est pas exactement dans son état naturel de décomposition: il est recouvert d’un masque de cire et de mains créé par un créateur parisien de mannequins de mode.

Incorruptibles ou non, les descendants de Bernadette et les dirigeants de Lourdes ont formé un conseil exigeant le retour du corps à Lourdes. Les habitants de Nevers et les religieuses du couvent où elle repose toujours affirment que Bernadette ne voulait tout simplement pas retourner à Lourdes, que ce soit dans la vie ou dans la mort.

"Si nous ramenions Bernadette à Lourdes, elle deviendrait une curiosité", a déclaré le directeur du site à l'AFP. Ou peut-être y a-t-il une autre raison à la bataille en cours: selon des informations, Nevers risque de perdre 2, 7 millions de dollars par an si le corps est déplacé.

Deux villes françaises se disputent les restes d'un saint