The Spur, un tronçon de la High Line de Manhattan longue de près de 1, 5 km, a ouvert ses portes au public cette semaine, marquant la dernière étape d'une campagne de 20 ans visant à donner vie à la passerelle extérieure surélevée.
Situé à l'intersection de 30th Street et de 10th Avenue, Spur - contrairement à la majorité du parc, est un chenal paysager plus étroit, offrant une capacité piétonnière limitée et traversant plusieurs quartiers de la ville de New York - et conçu pour les rassemblements à grande échelle et la contemplation créative. . Comme le rapporte CBS New York, cette dernière section de la High Line transforme un ensemble de voies ferrées surélevées abandonnées en une passerelle et un espace public ancrés dans le socle, une annexe commercialisée comme l'un des seuls sites de la ville de New York «dédiée uniquement à une série tournante de nouvelles, monumentales, commandes d'art contemporain. "
La première installation sculpturale du socle, Brick House de Simone Leigh, est un buste en bronze de 16 pieds de hauteur représentant une femme noire dont la jupe rappelle une maison en terre battue. (En août dernier, l'artiste a déclaré à Robin Pogrebin et Hilarie Sheets du New York Times que les notions de structures telles que les habitations primitives avaient longtemps été «utilisées pour humilier», mais en réalité, les cabanes sont «des objets vraiment très beaux et sophistiqués».) Selon Sarah Cascone de artnet News, l'œuvre constitue «un hommage à la beauté et à la force féminines noires». Elle a été choisie parmi une liste de 12 propositions d'artistes et restera à l'affiche jusqu'en septembre 2020, date à laquelle une nouvelle commission passera. Sa place.
Fondée en bronze après un modèle original construit à partir de 9 000 kilos d'argile, la tête du personnage, selon le site Internet de High Line, est «couronnée de succès» avec un afro entouré de tresses de corneilles ornées de coques de cauris. Le corps en forme de dôme de la femme est quant à lui décoré d'une série de crêtes allongées. Son regard, a expliqué Leigh au New York Times en août dernier, est dirigé vers le ciel avec une expression de fierté extrême.
Un article de blog High Line détaillant la création de Brick House indique que la sculpture - le dernier volet de la série de Leigh sur les «architectures de l’anatomie» - reflète les traditions architecturales de l’Afrique de l’Ouest et du Sud des États-Unis. Parmi d'autres influences, Taylor Dafoe écrit dans un article distinct de artnet, l'ouvrage fait référence aux structures en terre cuite et en bois populaires parmi le peuple batammaliba du Togo, aux habitations en dôme conçues par les peuples mousgoum du Tchad et du Cameroun et dans un restaurant du Mississippi appelé Mammy's Cupboard.
Le dernier exemple offre la comparaison visuelle la plus directe avec la pièce maîtresse du socle. Construit en 1940, le Mammy's Cupboard présente une sculpture de 28 mètres de haut représentant un personnage «Mammy» par excellence. Bien que la sculpture ait été repeinte dans l’espoir de minimiser ses nuances racistes, sa représentation d’un travailleur domestique noir, selon les termes du billet de blog, demeure un «symbole du travail qu’elle fournit» et une «métaphore du corps en tant que fonction».
Alors que Mammy's Cupboard joue directement dans les tropes stéréotypées qui entourent les femmes noires, Brick House donne une vision d'une féminité noire puissante et affirmée.
Comme l'explique le blog, le nom Batammaliba se traduit par «ceux qui sont les véritables architectes de la terre». Conscient du lien des humains avec leur environnement, les Batammaliba veillent à ce que tous leurs bâtiments, des maisons aux lieux de culte et au public espaces, sont évocateurs du corps - un foyer habilement inversé par Brick House de Leigh.
La sculpture intègre des aspects de l'architecture de l'Afrique occidentale et du sud des États-Unis (Gracieuseté de Timothy Schenck / High Line Art) "Je voulais exprimer le genre de beauté qui mettait en valeur la solidité et la force, par opposition à la fragilité et la faiblesse", a déclaré Leigh lors d'une cérémonie d'ouverture tenue mardi.
«C’est une icône, une déesse. Cette présence féminine très puissante dans un environnement très masculin, car tout autour de vous, vous avez ces gratte-ciels et ces grues», a déclaré Cecilia Alemani, directrice et conservatrice en chef de High Line Art, dans une interview. avec Pogrebin et Sheets. "Il est très rare que dans la sphère publique vous voyiez une personne noire commémorée en tant que héros ou simplement élevée sur un piédestal."
Jen Chung rapporte pour Gothamist que The Spur représente le plus grand espace ouvert de la High Line. Une fois menacée par le développement, le tronçon de chemin de fer abandonné a été sauvé par une campagne «Sauvez notre épi» et a été officiellement acquis par la ville en 2012. Outre l'annexe de l'art contemporain Plinth, le Spur dispose de balcons plantés, d'un passage menant à une marque de luxe Le siège social mondial de Coach et une collection de plantations comprenant 8 500 vivaces et 69 arbres et arbustes.
Rick Scofidio du cabinet d'architecture Diller Scofidio + Renfro, qui a conçu l'éperon aux côtés de l'architecte paysagiste James Corner et du concepteur de plantes, Piet Oudolf, conclut sur artnet News : «C'est un lieu pour voir de l'art, c'est un endroit pour danser, c'est un endroit pour écouter à la musique, et c’est un lieu de rencontre pour les activités du quartier. ”
